INTRODUCTION

La laïcité consisterait dans la neutralité religieuse de l’État, conquise à partir de la Révolution, suivant la pensée des Lumières, après des siècles d’empiètements de l’Église dans le domaine politique. Elle garantirait la neutralité religieuse de l’État, et la liberté de conscience des citoyens. Ce cours interrogera ce dogme : tout autant, en effet, que par la seule volonté de l’Église d’assujettir l’État, les deux millénaires de leur coexistence ont été marqués par la prétention du pouvoir politique de se soumettre l’autorité religieuse, la Révolution n’étant, à ce titre, pas une rupture mais un accélérateur et un laboratoire des différentes solutions possibles. La laïcité, loin donc d’atteindre à un équilibre, marque le triomphe de l’État, parvenu à marginaliser l’Église, tout en reprenant l’essentiel de ses fonctions.

PLAN

1 / Les fondements antiques de la relation entre Pouvoir et Religion
2 / Les tentatives de restauration impériales et les conflits entre la Papauté et l’Empire
3 / L’émergence d’une Église nationale française sur les ruines du rêve impérial
4 / Le bouillonnement intellectuel du XVIIIe siècle
5 / Du Concordat à la séparation de l’Église et de l’État, cent ans de fonctionnarisation du clergé
6 / Le maintien d’un statu quo au XXe siècle et sa remise en question

ENSEIGNANT

Jean-François CHEMAIN
Agrégé et docteur en Histoire, Sciences Po Paris, chercheur, enseignant et essayiste

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